Counter Offence par Rahul Varma capture l’essence même de la politique québécoise en 1995. Acclamée par la critique lors de la première production Anglophone en 1995, l’Affaire Farhadi a également été traduite et produite en français avec un succès similaire. Cette oeuvre, aussi actuelle que captivante, se déroule entre le présent et le passé. Depuis le début de la pandémie, la violence conjugale et les crimes haineux religieux et ethniques ne font qu’augmenter. Cette pièce qui pose des questions importantes est mise en scène par Murdoch Schon. Elle sera présentée au Centre Segal du 15 mars au 2 avril. Cette production a pour mandat d’encourager le dialogue et tiendra donc des discussions avec publique après les représentations.
Counter Offence est une collision de vertu. Que se passe-t-il lorsque le combat contre le racisme est en conflit avec la lutte contre la violence faite aux femmes? Ce meurte-mystère captivant explore le conflit entre ces deux enjeux. La pièce débute à Montréal, en 1995, avec les paroles de Jacques Parizeau sur le référendum puis le « vote ethnique », qui est encore fraîs dans les nouvelles (donc les répercussions persistent toujours). Shazia, une femme Indo-Québécoise avec des parents traditionnels musulmans, se retrouve piégée dans un mariage abusif avec Shapoor, un iranien qui fait face à des problèmes d’immigration. La limite entre le bon et le mauvais devient floue lorsque qu’on retrouve un mort. Tout le monde est suspect alors que, et les autorités ne font que satisfaire leurs propres agendas. Se déroulant à reculons à l’aide d’analepses, les deux enjeux examinent les conséquences du genre et de la diversité culturelle. Dans cette pièce où se trouve des moments réellement comique, le publique continue de remettre en question leurs propres préjugés 30 ans plus tard.
Directeur artistique de la compagnie Teesri Duniya et récipiendaire de plusieurs prix en tant qu’auteur de théâtre, Rahul Varma est inspiré en voyant la pluralité des appartenances ethniques, des langues et des cultures sur scène ainsi que dans les coulisses de Counter Offence. « C’est une pièce qui touche tout le monde, donc la représentation est importante, » dit Varma. « La violence conjugale affecte toutes les communautés, et le racisme ne vient pas seulement d’un côté ou de l’autre. L’actualité d’aujourd’hui est remplie de racisme entre des gens de même couleur et venant du même pays. Les problèmes de profilage racial, de multiculturalisme et de genres sont compliqués, et n’ont pas de solutions faciles. Il s’agit d’une histoire qui a instamment besoin d’être racontée. »
Tous les membres de la production trouvent la pièce si pertinente et déchirante. Reflétant les rues de Montréal, la distribution diversifiée inclut des artistes talentueux d’origines Perse, d’Asie du Sud, d’Égypte, de Jamaïque et de Grèce. Ainsi, les interprètes de la pièce sont Arash Ebrahimi, Oliver Price, Andrew Joseph Richardson, Howard Rosenstein, Ambica Sharma, Amanda Silveira, Sophie-Thérèse Stone-Richards et Aladeen Tawfeek.
« C’est excitant de travailler avec des acteurs qui sont si passionnés du théâtre et de la différence que ça peut faire dans nos vies, » a dit le.a meteur.se en scène Murdoch Schon. « Tellement plus que du bon divertissement, Counter Offence est un aréna où débute des conversations. La pièce met en valeur ce qui a et n’a pas changé depuis le milieu des années 90; d’où venons nous, comment devons-nous nous améliorer? »
« Résoudre le racisme et la misogynie est une bataille continue, jamais simple ou nette. Le changement est lent et les incidents viennent sous toutes sortes de formes subtiles et cachées. Des tendances qui apparaissent évidentes à un groupe marginalisé ou ciblé passent complètement inaperçu pour un groupe qui n’en est pas affecté, à moins que ce ne leur soit pointé. Cette pièce de théâtre aide à les montrer du doigt. Cette pièce montre aussi le désordre de l’activisme; il n’y a pas des héros idéaux, » a dit Sophie-Thérèse Stone-Richards (Clarinda). Pour Aladeen Tawfeek (Moolchand), c’est le travail du raconteur « d’essayer de changer le monde pour le mieux en offrant une perspective différente, une chance de réfléchir plus profondément. Il devrait être nécessaire de voir Counter Offence pour le bien collectif de notre société, » a-t-il dit.
L’équipe créative derrière la scénographie de la salle d’audience des années 90, avec le public comme jury, ainsi que les espaces variés et la mode de ces années ravivées, est Marie-Ève Fortier, scénographe; Aurora Torok, conceptrice d’éclairage; Diana Uribe, costume; et Violette Kay, conceptrice sonore; À la régie, Ava Bishop.
Rahul Varma sur Counter Offence et d’autres pièces: montrealserai.com/article/performance-for-empowerment/. Une version mise à jour a été diffusée devant un public et des critiques enthousiastes en 2020, avant d’être fermée après deux jours en raison de Covid-19.
« Ceci est juste la plus récente inégalité à laquelle nous avons fait face depuis que nos ancêtres on mit pied sur le sol Canadien—la taxe d’entrée aux chinois, des époux séparés après leur mariage à cause du soi-disant arriéré d’immigration, la longue liste d’indignations et de crimes contre les peuples autochtones… L’histoire ne peut pas être réécrite mais, espérons-le, peut informer la construction d’un futur plus juste. »—Moolchand
Counter Offence, présenté par Théâtre Teesri Duniya, 15 mars au 2 avril
Au Centre Segal des arts de la scène, 5170 rue Côte-Ste-Catherine
La première est le jeudi 16 mars
La pièce joue : lun.-sam. 19h30, Dimanches à 14h—PAS DE REPRÉSENTATIONS LES VENDREDIS
Billets: 514 739-7944 or en ligne au Segal Centre; $20/$25 (avant-première le 15 mars $15)
www.teesriduniyatheatre.com www.facebook.com/events/2184117768439585/2184215585096470/
Fondé en 1981, Théâtre Teesri Duniya reflète la réalité multiculturelle, multiraciale et indigène du Canada, invitant à la pensée critique, les connexions communautaires et le dialogue interculturel. Changer le monde une pièce à la fois.