
Un premier EP pour Tristan Guay
Après s’être dévoilé au monde dans les derniers mois avec les extraits « Rien n’arrive pour rien » et « Serpent & Échelle », Tristan Guay arrive ce vendredi avec son tout premier EP en carrière, Dans une autre vie, sublime réflexion de ses états d’âme au moment de l’écriture. Pris entre Gatineau et Montréal, entre le 9 à 5 et son inébranlable passion musicale les weekends à enregistrer chez Fabien Leblanc-Bothelho, son réalisateur, Tristan écrit le journal intime de la collision de deux vies parallèles, parfois contradictoires, mais qu’il cherche toujours à conjuguer. Avec les cinq chansons qui composent le EP Dans une autre vie, Tristan se réincarne de morceau en morceau, vit ses vies multiples rapiécées en une seule: la sienne. Un spectacle-lancement aura lieu le 23 mai prochain, dès 19 heures, au Cabaret La Basoche à Gatineau.
Je suis anthropologue de ta beauté
Je peux passer des heures à la contempler
Et comme le Soleil se cache parfois
Je manque la chaleur de ta lumière sur moi
Entièrement écrit et composé par Tristan Guay, le EP Dans une autre vie a été réalisé par Fabien Leblanc-Bothelho. L’auteur-compositeur-interprète (voix, guitare) y est accompagné par Fabien (guitare), Christian Valois (basse), et Alex Vaive (batterie). Simone Jensen fait aussi une apparition remarquée au piano sur la pièce « Anthropologue ».
DEUX VIES, UNE OEUVRE ENTIÈRE
Dans une autre vie s’ouvre en force avec « Rien n’arrive pour rien », morceau folk-pop rafraîchissant et habilement ficelé aux mélodies accrocheuses. Avec cette pièce à la philosophie optimiste, Tristan proscrit le regret: tout arrive pour une raison, il faut l’accepter, et ne pas refaire les mêmes erreurs. On enchaîne ensuite tout en rythme, avec la danse insomniaque de « Serpent & Échelle ». Dans une synth-pop rétro savoureuse, traitant en toute sensibilité du jeu malsain des relations où le non-dit est roi : entre la dépendance à l’autre, la jalousie et l’attente éternelle, Tristan met en scène la tourmente qui hante les nuits des amoureux désespérés. La tempête se calme quelques instants, le temps de la ballade folk « Anthropologue », où Tristan — cette fois derrière la batterie — et le piano délicat de Simone Jensen se retrouvent au premier plan. On a droit à une version plus dénudée du travail de l’artiste gatinois, alors qu’il explore métaphoriquement le deuil. De manière contemplative, y est glorifié le passé: ce qui s’est perdu dans les affres du temps, tout comme ce qu’on recommencerait volontiers sans même y réfléchir une seconde. Tristan sort finalement de cette torpeur mélancolique avec la douce « Lucie! », lettre à lui-même, honnête, vulnérable, et pleine d’espoir. Les doutes sont laissés derrière, le passé passe de boulet à souvenir heureux qu’on chérit tout en regardant droit devant. Et puis on ferme la boucle avec la chanson titre du EP, la langoureuse « Dans une autre vie », ode aux moments de bonheur éphémère. Après s’être oubliés le temps d’une nuit, Tristan pose la question: et si on s’était rencontrés Dans une autre vie, les choses se seraient-elles passées autrement entre nous? Malgré ces questionnements, peut-être que l’important, c’est de se rappeler que « Rien n’arrive pour rien ».