
LE FABULEUX BESTIAIRE
L’artiste Alana Barrell dévoile la beauté et le bestiaire de la schizophrénie de l’autre côté de la COVID
Nouvelle exposition faisant partie des séries des Ambassadeurs de la santé mentale du CAP
Du mardi 30 août au vendredi 30 septembre 2022
Le Centre d’Apprentissage Parallèle de Montréal (CAP) est fier de présenter la troisième exposition solo d’Alana Barrell, Le fabuleux bestiaire. Cette série fait partie de l’ambitieux projet des Ambassadeurs de la santé mentale; encourageant les gens aux prises avec des défis psychologiques à développer leurs œuvres artistiques au sein d’un environnement soutenant, utilisant la créativité pour faire face aux émotions perturbantes et pour atteindre un sentiment de bien-être. Présentée du 30 août au 30 septembre, à la Galerie du CAP, cette exposition gratuite présentera les œuvres les plus récentes de Barrell, en plus de ses œuvres des cinq dernières années.
« La COVID a été une période très difficile pour moi, et pour tout le monde au centre » se souvient Barrell, 39 ans. « Je n’avais jamais été à l’unité psychiatrique avant, mais en 2020 j’étais très malade et j’ai été hospitalisée trois fois pour une durée totale de trois mois ». Durant les périodes de pic de la COVID, les diverses organisations sur lesquelles Alana et ses pairs comptaient pour du soutien et pour leur bien-être étaient fermées, tout comme la majorité des entreprises. Les effets de la quarantaine, du couvre-feu et de l’isolement étaient déjà difficiles pour les personnes raisonnablement en santé, tandis que pour celles avec des conditions préexistantes de santé mentale précaire, les effets ont été dévastateurs. « Je ne pouvais plus peindre, je ne pouvais plus rien faire, j’avais peur de quitter ma maison, mais j’avais peur à l’intérieur de chez moi aussi ! »
Alors que la société revenait vers une nouvelle normalité, Barrell a entrepris son propre cheminement précaire vers la guérison à la suite d’un autre épisode débilitant de sa schizophrénie cyclique. Le CAP a recommencé à offrir des cours et elle a commencé à y retourner, de manière tentative, combattant ses démons à chaque étape. « C’était vraiment difficile au début, et tout le monde avait peur aussi; ça a rendu ma maladie encore pire. Je m’inquiétais d’avoir besoin d’aller à la salle de bain lorsque tout était fermé à cause de la COVID, je commençais à voir des démons et des fusils partout autour de moi. Parfois je me rendais au CAP, pour finalement retourner chez moi sans même y entrer, je n’étais tout simplement pas capable de le faire. Une fois, j’étais tellement angoissée que j’ai vomi sous mon masque dans l’autobus. C’est encore difficile pour moi de quitter la maison certains jours ».
DinoCrow, 2022: oil on canvas
Malgré ces défis, sa persévérance en a valu la peine. Barrell a assemblé un excitant corps de travail pour sa troisième exposition solo après The Shortest Path, Usine C (2018) et Wild Characters, Le CAP (2017). Le directeur artistique du CAP, Xavier Bonpunt est excité de présenter son œuvre une fois de plus, partageant que « à travers la grande variété de créatures inspirées du monde animal qu’elle crée, elle invente un bestiaire unique qui nous parle du vivant; qui parle de nous ». Fascinée par les animaux, Barrell a toujours dessiné à partir de son éducation à travers le monde – l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, le Canada, Singapore et Brunei – pour créer des créatures colorées, réelles ou imaginaires, avec un œilludique et fantaisiste.
De plus, pour la première fois de sa vie, Barrell quittera la maison familiale après la fête du Travail, pour rejoindre une des résidences communautaires de l’organisme Maison les Étapes. Vivre avec les hauts et les bas de la schizophrénie peut rendre l’atteinte de certains jalons de vie plus difficiles pour des centaines de milliers de Canadiens. « De bien des façons, cela représente son passage à l’âge adulte que de quitter le nid familial et de gagner en indépendance » affirme sa sœur, Liesl Barrell. « Passer à travers le pire de la période COVID a été difficile, mais maintenant elle est prête à prendre son envol. Je pense que pour elle, autant que pour nous tous, passer à travers le confinement a ravivé l’envie de vivre la vie au maximum ».
« J’espère que mes œuvres vont aider les autres à voir les animaux de la même manière que je les vois » partage Alana. « Et aussi de voir le monde un peu différemment. Certains jours sont plus sombres, mais il y a toujours des couleurs plus vives qui nous attendent pour peindre une nouvelle histoire ».
Le fabuleux bestiaire, l’artiste Alana Barrell à la Galerie du CAP VERNISSAGE: mardi 30 août, de 17h30 à 20h
EXPOSITION : du 31 août au 30 septembre, Lundi au vendredi de 9h à 17h Galerie du CAP : 4865, boul. Saint-Laurent H2T 1R6
À propos d’Alana Barrell : Née en Afrique du Sud, Alana Barrell y a grandi, de même qu’au Canada, à Singapore, en Éthiopie et en Brunéi. Diagnostiquée schizophrène à l’âge de 15 ans, elle a dû arrêter l’école et a fait face à une route vers la guérison inégale et permanente à la suite à de multiples épisodes. Alana est revenue à Montréal en 2005 et en 2012, elle est entrée dans le programme du CAP (Centre d’apprentissage parallèle de Montréal) pour affiner ses talents artistiques, recevant une formation en sculpture, peinture à l’huile, médiums mixtes, entre autres techniques. Elle a présenté ses œuvres dans plusieurs expositions de groupe d’art naïf, en plus de ses deux expositions solos, Wild Characters, présentée au sein des séries des Ambassadeurs de la santé mentale en 2017 et The Shortest Path à l’Usine C en 2018. Alana et ses œuvres ont été présentées dans The Montreal Gazette, Global TV, CBC, et encore plus ! alanabarrell.com | Facebook | Twitter | Instagram
À propos du CAP : La mission du CAP est d’offrir des services d’inclusion socioprofessionnelle et d’éducation par l’art aux personnes fragilisées psychologiquement et socialement. Pour ce faire, le CAP offre des opportunités pour se réaliser soi-même à travers des activités créatives, thérapeutiques, éducationnelles et productives.
ateliersducap.org | Facebook | Twitter