
La pièce de David Paquet « Le brasier » en première montréalaise en anglais (surtitres français) → « Wildfire » du Théâtre Talisman (16–28 JANV)
Wildfire est une tragicomédie aussi sombre et féroce que n’importe quelle pièce de la Grèce antique. Suivant la structure d’un triptyque multigénérationnel, la pièce se situe dans un triplex habité par des triplés dérangés au lignage familial toxique. Dans cette spirale de fatalité magnifiquement construite, le dramaturge David Paquet s’attaque à notre conscience collective défaillante et à l’apathie générale qui en découle. La pièce s’ouvre avec un bébé psychopathe professant une étrange malédiction et l’on y voit, tour à tour, une bande d’inadaptés sociaux, un enfant en cage et une tarentule de compagnie meurtrière.
Wildfire suit la trajectoire d’un traumatisme non examiné, qui traverse trois générations poussées par la honte et la répression. Il n’y a ni début ni fin à la dévastation traumatique, seulement l’inévitable retournement de son cycle de destruction. David Paquet arrache des rires comme on arracherait une dent. La signature du Théâtre Talisman, à savoir des voix féminines fortes, est présente chez les sœurs triplées qui offrent une vision sombre de la maternité moderne et des relations familiales en général.
« Grâce à la traduction primée de Leanna Brodie, à la production de Talisman Théâtre et à la publication de Playwrights Canada Press, Wildfire marquera ma première incursion dans le milieu du théâtre anglophone montréalais. Cette pièce me semble toute désignée pour une rencontre avec ce nouveau public, à la fois voisin et méconnu, puisqu’elle entre-mêle les notions d’altérité et de chez-soi. De plus, c’est un honneur d’être reçu à La Chapelle, lieu par excellence de propositions hybrides et de mixités des publics, et de savoir le tout inspiré par la mise en scène éblouissante de Philippe Cyr. » – David Paquet
Cette version anglaise a tout le dynamisme et la magie de l’originale française et conserve son humour vaudevillesque et pince-sans-rire. Sa légèreté séduit et désarme le public, qui n’est pas du tout préparé à faire un tour de montagnes russes à travers des tabous profondément ancrés!
« Ça sert à ça, la famille : dire oui même quand t’as pas le goût. » – Le brasier