PINA BAUSCH DE RETOUR À MONTRÉAL
Pour son 25e anniversaire, Danse Danse offre deux œuvres de Pina Bausch au public montréalais.
Après le remarquable Vollmond à Danse Danse en 2014, les chorégraphies de Pina Bausch seront de retour à Montréal avec Le Sacre du printemps, pièce mythique, et Palermo Palermo, portrait mordant de l’Italie du 20e siècle.
« Deux fois plutôt qu’une ! Nous sommes absolument ravis de recevoir sur nos scènes deux chefs-d’œuvre de la grande Pina Bausch. Palermo Palermo est un monument de son répertoire et sera dansé par un combiné de générations de danseurs de la compagnie allemande. Son iconique Sacre du Printemps sera, lui, interprété par l’École des Sables, une compagnie fabuleuse qui nous vient du Sénégal et que l’on accueille pour la première fois. Une rareté, une joie contagieuse qu’on vous offre à l’occasion du 25e anniversaire de Danse Danse. »
Pierre Des Marais et Caroline Ohrt, codirection artistique de Danse Danse
PINA BAUSCH Foundation +
École des Sables + Sadler’s Wells
Le Sacre du printemps Pina Bausch
common ground[s] Germaine Acogny, Malou Airaudo
5. 6. 7. 8 OCT 2022 / 20 H
Théâtre Maisonneuve, Place des Arts
Durée 1 h 35 incluant un entracte

En ouverture de saison, Le Sacre du printemps de Pina Bausch, dansé par une trentaine d’interprètes issu.e.s de 14 pays africains. Emblème de la modernité, le chef-d’œuvre de Stravinsky, d’une puissance tellurique inouïe, n’a cessé d’inspirer les chorégraphes contemporains. Ce « grand rite sacral païen » selon le compositeur est un monument dans l’œuvre de Pina Bausch. Pendant des mois, à l’École des Sables, au sud de Dakar, une équipe d’artistes du Tanztheater Wuppertal a transmis à des interprètes de 14 pays d’Afrique l’essence du Sacre chorégraphié par Bausch en 1975. Sur le sol recouvert de terre, danseurs et danseuses s’opposent, et se livrent à une lutte sauvage et poétique jusqu’au sacrifice de l’Élue. En première partie, common ground[s] témoigne de la rencontre entre Germaine Acogny, grande dame de la danse africaine contemporaine et fondatrice de l’École des Sables, et Malou Airaudo, icône de la première heure du Tanztheater Wuppertal. Deux destins de femme et deux traditions de danse s’entrecroisent dans un duo sensible et émouvant, reflet de leurs échanges et de leur riches histoires respectives.
Tanztheater Wuppertal PINA BAUSCH
Palermo Palermo Pina Bausch
22. 23. 24. 25 FÉV 2023 / 20 H
Salle Wilfrid Pelletier, Place des Arts
Durée 2 h 35 incluant un entracte

En février, c’est la troupe même de Pina Bausch, le Tanztheater Wuppertal, qui présentera Palermo Palermo à la salle Wilfrid-Pelletier. Les cloches de Palerme résonnent bien fort dans cette œuvre mythique de Pina Bausch, dont l’empreinte reste inégalée. La danse-théâtre à son sommet! Pièce-charnière du répertoire du Tanztheater Wuppertal, Palermo Palermo fait partie d’une longue série de portraits dansés de villes dans l’œuvre de la regrettée Pina Bausch. En 1989, peu de temps avant la chute du mur de Berlin, la chorégraphe allemande, alors en résidence à Palerme, imagine un mur de briques qui s’effondre, métaphore des « murs invisibles qui existent partout dans le monde, dans nos têtes ». Sur les gravats, danseurs et danseuses à la forte individualité enchaînent une succession de saynètes, en talons hauts ou pieds nus. Secousse sismique d’une ampleur inoubliable, Palermo Palermodépeint une humanité ébranlée dans une Sicile sensuelle et haute en couleur, où la rue est un spectacle permanent… Aujourd’hui, une nouvelle génération reprend le flambeau aux côtés de figures familières de la troupe pour donner un nouveau souffle aux nombreux personnages de cette création baroque et poétique. Renversant.
Pina Bausch (1940-2009)

Pina Bausch s’impose comme l’une des figures dominantes de la danse des 40 dernières années par sa contribution à l’influent mouvement de la danse-théâtre. Première chorégraphe de formation moderne à pénétrer l’institution théâtrale très fermée de l’Allemagne d’après-guerre, elle défraie la chronique des années 1970 avec les tableaux macabres et violents de ses premières œuvres et ses versions iconoclastes de classiques tels qu’Orphée et Eurydice(1975), Le Sacre du printemps (1975) et Barbe-Bleue(1977).
Dès 1976, elle brise les codes habituels de la composition chorégraphique avec des puzzles à la narration discontinue où la danse alterne avec le jeu d’acteur et elle évacue les concepts de personnages et d’interprètes, exhumant sa matière du corps et du vécu de ses interprètes. Dénonçant avec une certaine tendresse les comportements codifiés, le jeu de la séduction et la violence de petits gestes quotidiens, elle fait de l’humour et de la dérision un antidote à la solitude, au mal de vivre et au désespoir.
Café Müller, Bandonéon et Nelken comptent au nombre de ses œuvres les plus emblématiques avec Kontakhof (présenté en 1985 au Festival international de nouvelle danse à Montréal, première ville au Canada à accueillir cette grande artiste) qu’elle a reprises avec des personnes âgées puis, avec des adolescents dont elle a documenté le processus dans le film Les Rêves dansants. Après 20 ans d’absence, à l’invitation de Danse Danse, la compagnie présente Vollmond à la Place des Arts en novembre 2014. Bien qu’elle soit morte d’un cancer fulgurant à l’âge de 68 ans, ses œuvres continuent à avoir une résonance à travers le monde.