« Une histoire d’éviction brutale et dangereuse » – Gabriel Nadeau-Dubois
Suite à l’évacuation d’urgence de trois immeubles samedi dernier, le député de Gouin et porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, était aux côtés de la famille Benzai et de leur avocate dans le quartier Rosemont-La-Petite-Patrie, afin de dénoncer une situation d’éviction agressive et d’interpeller le gouvernement du Québec afin que cesse ce genre de tragédies
Rappel des faits
- Résidents depuis 19 ans au 5769 de Lorimier, Rachid et Farida Benzaï sont venus d’Algérie pour fonder une famille et offrir une vie meilleure à leurs cinq enfants. Ils sont menacés d’éviction par leur propriétaire depuis le mois de mars 2022.
- Le 2 mars dernier en matinée, la famille découvre à son réveil qu’une dizaine d’ouvriers sont dans leur cour arrière. La clôture est démolie, la balançoire des enfants détruite et l’excavation de la cour ainsi que la démolition d’un mur sont entamées. La famille n’a jamais été avisée du début de ses travaux ayant lieu sous leurs pieds.
- Le 29 avril dernier, la famille est évacuée d’urgence, de même que 30 à 40 personnes du voisinage pour risque d’effondrement de leurs immeubles. Les travaux ayant lieu sous l’appartement de la famille Benzaï ont manifestement provoqué cette évacuation.
- Une audience au Tribunal administratif du logement (TAL) est prévue le jeudi 4 mai au sujet du premier avis d’éviction pour subdivision, procédé pourtant sous moratoire dans l’arrondissement, qu’a reçu la famille en mars 2022.
Le visage de la crise
« L’évacuation de samedi dernier, c’est le dernier épisode d’une tragédie épouvantable. Tout porte à croire que cette évacuation a été causée par les travaux du propriétaire, qui visent clairement à sortir la famille Benzai de leur appartement avant même que le Tribunal ait tranché. Je n’ai jamais vu une éviction aussi inhumaine et dangereuse. Personne ne devrait vivre un enfer comme ça au Québec. Ce qui arrive à Rachid, Farida et leurs quatre enfants, c’est un des exemples les plus tragiques, un des cas les plus bouleversants dont j’ai eu à m’occuper depuis que je suis député ici. C’est le visage de la crise qui sévit en ce moment à Montréal », s’est indigné Gabriel Nadeau-Dubois.
Une histoire inadmissible dans une société de droit comme le Québec
Québec solidaire presse une fois de plus la CAQ de prendre ses responsabilités face à la crise du logement et d’en faire plus pour protéger les droits des locataires, afin que les cas comme ceux de la famille Benzaï ne se reproduisent plus :
- Décréter un moratoire sur les rénovictions dans les secteurs frappés par la crise du logement
- Instaurer un contrôle obligatoire des demandes d’éviction, pour que chaque projet soit évalué par le Tribunal administratif du logement.
- Accélérer les délais pour les causes de harcèlement au Tribunal administratif du logement.
« Aujourd’hui, c’est la famille Benzaï, mais demain ce seront d’autres si on ne fait rien. Quand des propriétaires se croient tout permis, on met en danger les gens et on brise des vies. Le Québec est une société de droit et en ce moment, on en fait pas assez pour protéger les droits des locataires. À l’approche du 1er juillet, j’espère que la CAQ prendra ses responsabilités et annoncera des mesures concrètes pour protéger le droit au logement des Québécois et Québécoises », a déclaré le porte-parole solidaire.
Le porte-parole solidaire et député de Gouin suit la situation de près, en collaboration avec l’avocate de la famille Benzaï, Me Kimmyanne Brown.