
NOUVELLE ÉTUDE: Les Québécois d’expression anglaise vivent presque deux fois plus de pauvreté que les francophones
Une étude récente menée par la Table ronde provinciale sur l’emploi (PERT) a mis en lumière les défis économiques auxquels sont confrontées les communautés d’expression anglaise du Québec. La recherche révèle que 10 % des Québécois d’expression anglaise vivent dans la pauvreté, comparativement à 5,8 % des francophones, et qu’ils sont deux fois plus susceptibles de vivre sous le seuil de faible revenu (SFR) que les francophones (8,9 % contre 4,5 %).
Alors que les Québécois d’expression anglaise ne représentent que 14,9 % de la population du Québec, ils constituent près d’un quart (23 %) des Québécois vivant dans la pauvreté.
Les Québécois qui parlent l’anglais comme langue principale ont un revenu médian après impôt de 2 800 $ de moins que leurs homologues francophones. De plus, leur revenu médian issu de l’emploi est inférieur de 5 200 $. Ces disparités salariales se sont considérablement aggravées au cours des cinq dernières années, ce qui indique des défis économiques persistants pour cette communauté.
Les résultats de PERT remettent en question une croyance de longue date selon laquelle les Québécois d’expression anglaise constituent un groupe généralement plus aisé que les francophones.
« Il est important que l’ensemble de la société québécoise soit conscient des défis économiques auxquels est confrontée la communauté d’expression anglaise du Québec, et que les vieux stéréotypes n’ont plus cours », a déclaré Nicholas Salter, directeur exécutif de la Table ronde provinciale sur l’emploi (PERT).
Les recherches antérieures de PERT ont mis en évidence le fait que les Québécois d’expression anglaise sont affectés par un certain nombre d’obstacles à l’intégration au marché du travail. Ces obstacles comprennent l’accès limité à la formation en français pour la main-d’œuvre, le manque de services d’employabilité en anglais, la rareté de la formation professionnelle en anglais et l’insuffisance des services d’accompagnement. Ces difficultés d’emploi ont un impact significatif sur les résultats économiques des Québécois d’expression anglaise, entraînant des taux de pauvreté plus élevés au sein de cette communauté linguistique minoritaire.
PERT demande l’adoption d’une lentille linguistique pour analyser la pauvreté au Québec et sa relation avec la langue, l’emploi et l’exclusion sociale.
« La langue peut être un sujet brûlant, mais c’est un élément que nous devons prendre en considération lorsque nous examinons la pauvreté au Québec », a ajouté Mme Salter. « Il est dans l’intérêt du Québec de créer des conditions qui permettent à tous les Québécois de contribuer à la prospérité économique de notre province. Si nous voulons remédier à la pénurie de main-d’œuvre sur le marché du travail, nous devons exploiter le plein potentiel de notre main-d’œuvre, et cela inclut les Québécois d’expression anglaise ».
Le rapport PERT recommande:
- Augmentation des aides au revenu pour les Québécois à faible revenu et les personnes en situation de pauvreté
- Développer des programmes ciblés pour des groupes d’expression anglaise spécifiques qui connaissent des taux de pauvreté plus élevés, y compris des aides globales et des programmes d’emploi pour les jeunes, les personnes âgées, les groupes de minorités visibles, les immigrants et les résidents non permanents.
- Amélioration de la disponibilité et de l’accessibilité de la formation en langue française pour la population active et amélioration de la qualité et de la disponibilité des programmes d’apprentissage en langue française pour les adultes faisant partie de la population active.
Ces résultats soulignent la nécessité pour le gouvernement du Québec d’adopter une perspective linguistique lors de l’analyse de la pauvreté dans la province et d’examiner les liens entre la langue, l’emploi et la pauvreté. En intégrant une approche linguistique, le gouvernement du Québec pourrait mieux faire face aux disparités spécifiques auxquelles sont confrontées les communautés linguistiques minoritaires et contribuer à l’objectif d’éradication de la pauvreté au Québec.
La recherche de PERT est basée sur les données du Recensement du Canada de 2021.